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Mikhaïl Sekniev

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Mikhaïl Sekniev Empty
MessageSujet: Mikhaïl Sekniev Mikhaïl Sekniev EmptyMar 18 Aoû - 21:00

Informations Personnage

Nom : Sekniev
Prénom(s) : Mikhaïl
Date de naissance : 22 mars 1975
Genre : Masculin
Nationalité : Française
Métier : Ambassadeur et homme d'affaires
Sexualité : Pour qu'il ait le temps d'y penser il faudrait que les journées fassent plus de vingt quatre heures.

Nom Réel : Il n'en a pas
Prénom(s) Réel(s) : Son Sire l’a jadis baptisé Refr, qui signifie « renard ».
Race : Vampire
Date de naissance : 222 av. J.C.
Clan de naissance : Clan Originel
Clan actuel : Clan de l'Ambassadeur, le sien qu'il dirige.
Créateur : Le Prince
Identité connue ? Par tout le monde surnaturel.


Description Physique


« Le soleil n’a pas d’enfant plus rayonnant. » Il y a fort longtemps, alors que le puissant Ambassadeur de Paris n’était encore qu’un tout jeune homme, c’est ainsi que son Sire le décrivait. Il le dit encore à l’occasion et ces mots ajoutés à l’évidente proximité entre eux ont souvent entretenus confusion et rumeurs sur la place qu’occupait le vampire auprès du Prince. Cela fait en général sourire Mikhaïl quand il l’entend, et rares sont ceux assez discrets pour que ça lui échappe. Cependant, comme souvent quand il s’agit des siens, le Premier des vampires a raison, son Infant rayonne. Non, il irradie.

Pourtant ce n’est pas son physique attrayant qui fait automatiquement tourner les têtes vers lui quand il pénètre dans une pièce. C’est une impression bien moins tangible mais infiniment plus impérieuse, à laquelle même les humains ne peuvent échapper. Eux ne savent pourquoi ils sentent obligé de jeter un regard à la silhouette mince, la plupart d’entre eux ne savent plus reconnaître les alertes de leur instinct, mais pour les créatures surnaturelles c’est différent. Ces derniers savent. C’est la puissance qui s’exprime ainsi. Celle qui dit que cet être est hors du commun. Au dessus du commun. Pas un danger, mais infiniment dangereux.

Passé cette première, et intense impression, quand le regard peut enfin se concentrer sur l’apparence de celui qui vient d’entrer il découvre un homme d’un peu moins d’un mètre quatre-vingt au visage d’ange et au sourire avenant. Sa carrure doit autant aux nombreuses séances d’entraînement dont il use et abuse pour se détendre qu’à la coupe de ses costumes, au contraire de la trentaine d’années qu’arborent ses traits et qui elle doit absolument tout au costume. En pantalon de sport ou, plus rarement, lorsqu’il se décide à arborer un jean et un tee-shirt il ne donne pas l’impression de dépasser de beaucoup la vingtaine et même les mèches grises qui parsèment sa chevelure châtain clair ne le vieillissent guère. Aujourd’hui il met leur présence sur le compte d’un coiffeur imaginaire et de l’envie de faire ressortir la nuance claire du bleu de ses yeux mais elles sont entièrement naturelles, dernières séquelles visibles en dehors de quelques cicatrices, des graves blessures reçues pendant l’Exil. Pendant longtemps elles furent aussi un excellent moyen de le reconnaître, un immortel à cheveux gris même à moitié, ça ne courait pas les rues, et il a toujours aimé se distinguer.

Sur ce point les siècles passés depuis les mots de son Sire n’ont rien changé, l’Ambassadeur continue d’attirer à lui toute l’attention qu’il veut à chaque fois qu’il le souhaite et aime toujours autant en jouer. Ne vous formalisez pas d’en rougir, non seulement il le fait exprès et adore cela mais il est en plus difficile d’y rester insensible. Ne vous en inquiétez pas non plus, jamais il ne va plus loin que les mots.



Description Mentale


Notre personnalité est-elle innée ou acquise ? La question, au demeurant intéressante, semble avoir une réponse toute trouvée en ce qui le concerne. L’enfant sans nom arrivé au palais pour être le page du bras droit du Seigneur réussit à tellement ennuyer son nouveau maître que celui-ci alla s’en plaindre à son Sire jusqu’à ce que ce dernier, compatissant mais surtout amusé, décide de l’échanger avec le sien. Auprès du père de la race l’enfant apprit le respect, gagna un nom, s’attira l’affection du reste du clan et ne se calma jamais.

L’homme d’aujourd’hui ne semble guère avoir changé de l’enfant de jadis. Rieur, charmant et charmeur il n’est jamais avare d’un mot ou d’un compliment, s’arrêtant volontiers pour un verre et une conversation, surtout si elle peut lui faire échapper à sa comptabilité.
Aussi curieux qu’il l’était dans sa jeunesse il n’est pas rare de le trouver plongé dans un débat agité sur les mérites comparés de deux modèles de voitures anciennes, qu’il collectionne, les qualités esthétiques de mouvements artistiques ou parfois simplement la personnalité d’un être décédé depuis des lustres. Il suffit de l’approcher pour obtenir son attention, de lui parler pour recevoir une réponse. Il s’intéresse à tous et à tout avec le même enthousiasme et dispense sans retenue commentaires comme gestes d’affection. Pour un non-initié ces derniers peuvent d’ailleurs paraître étrange, personne extrêmement tactile le vampire passe beaucoup de temps à cajoler les membres de son clan, mais ils ne sont pas les seuls à pouvoir jouir de son affection. Cette dernière se traduit alors le plus souvent par des jets d’objets divers, toujours petits et inoffensifs mais lancés avec une précision absolue en autant de gentilles taquineries pour leur destinataire. Les renvoyer est une option intéressante, hélas loin de le faire arrêter elle ne fera que déclencher son rire, et un autre vol du projectile du moment.
L’Ambassadeur aime les gens, il ne s’en cache pas et sait s’en faire apprécier en retour car tous ceux qui sont sous sa garde lui sont importants.

Cependant ne vous y trompez pas, derrière le gentilhomme aux manières parfaites et au sourire facile se cache une volonté d’acier trempé et un dévouement absolu à sa race. Ambassadeur n’est pas un titre, c’est son identité et rien ne saurait le détourner de ses devoirs. Sa race et son clan, dans cet ordre, sont ses uniques priorités.
Des milliers d’histoires courent sur lui et la puissance effarante qu’il possède, la plupart sont vraies, néanmoins peu d’immortels se souviennent réellement de son ampleur. Toujours maîtrisé le dixième vampire le plus âgé au monde semble inaccessible à la colère, ce qui n’est pas tout à fait le cas, il est avant tout patient. Mais pour celui qui réussit à la déclencher sa colère froide à glacer l’Enfer a tout du pire des cauchemars, et son calme à toute épreuve est alors très loin d’être rassurant.



Avis sur les races


Lycans : Les immortels et les lycans ont toujours coexisté, d’aussi loin que se souvienne le vampire et si leurs rapports ont pu être conflictuels dans le passé il s’efforce aujourd’hui d’être en termes au moins courtois avec toutes les meutes de son territoire. Les races surnaturelles ne peuvent survivre qu’en s’entraidant, il en est intimement convaincu. A titre personnel son plus jeune fils est un lycan, et il est aussi fréquent de le trouver à l’Ambassade lycane que de trouver l’Alpha parisien à sa table, depuis qu’il s’agit de Maël, entre Victor et lui le courant n’est jamais passé.

Vampires : Tous les immortels sont les siens, même au-delà de ses frontières. Il les a vu passer d’un clan à une race entière, a accompagné ces changements et leur a dédié sa vie, ils sont sa première priorité.

Dhampires : Il a donné naissance au premier dhampire du monde et n’a jamais fait de distinction entre eux et les vampires.

Humains : Les humains dans leur majorité indiffèrent totalement Mikhaïl. Ils sont un paramètre à toujours prendre en compte, tant par leur nombre que parce qu’ils restent une source de nourriture, mais c’est souvent la seule attention qu’il leur porte. Il en est naturellement différemment des humains appartenant au monde surnaturel et se trouvent ainsi sous son autorité et sa protection.




Histoire

La plupart du temps vous l’apercevez pour la première fois en franchissant les quelques marches qui font la frontière entre les deux mondes. Dans ce lieu à la lumière tamisée pour préserver les yeux sensibles autant que l’intimité, il n’est pas le premier à vous apparaître. D’abord vous verrez venir à vous un serveur ou un barman, affable et souriant pour vous demander ce qui vous ferait plaisir. Mais au fond de la salle, près d’une porte portant la mention « privée » une table semble occupée. Des papiers en tous sens, au moins un téléphone, parfois plus, une tasse de café à moitié vide… Qui quand la nuit se fait plus âgée devient un verre plus ou moins rempli. Si vous cherchez son occupant du regard vous le trouverez sans mal. Debout à côté du bar, voire assis dessus. Appuyé à une table offrant son attention à un interlocuteur ou un autre avec un sourire gracieux. Parfois même assis devant sa table, l’un ou l’autre de ses Infants à ses côtés. Rarement seul, toujours occupé.

« Mikhaïl Sekniev. »
Juste son nom, jamais son titre, accompagné d’un sourire et parfois d’une main tendue, c’est ainsi qu’il se présente à ceux qui viennent à lui.

Vous le connaissez bien sûr, qui ne le connaît pas. Mikhaïl Sekniev. L’Ambassadeur. L’Autorité vampire de cette partie du continent. Pourtant que sait-on réellement de lui ?
J’ai entendu son histoire un jour, bien avant qu’il ne soit l’Ambassadeur qu’il est aujourd’hui, par une nuit fraîche autour d’un feu. Il était encore un vampire parmi les autres à cette époque, et je le rencontrais pour la première fois, mais j’ai su tout de suite qu’il ne serait jamais vraiment « comme les autres ». Il était bien différent à cette époque, plus léger, plus impulsif, moins… vieux. Je sais, ça peut paraître étrange quand on le voit comme ça, lui qui a toujours l’air si rieur. Mais à l’époque ce n’était pas un air. Il n’avait pas encore subi ses grandes pertes et il semblait plutôt l’enfant gâté de la vie, une vie immortelle et dorée.

Notre ère n’était pas encore née et le sol qui les accueillait appartenait encore à la glorieuse République de Rome. Tant de temps s’est écoulé depuis  lors… Mais cette nuit là était une nuit de joie, le Clan originel s’était réuni pour célébrer la naissance de son plus jeune membre. Dans les bras de sa mère épuisée le tout premier dhampire du monde dormait, innocent petit être ignorant du bouleversement qu’il représentait, et autour de l’âtre immense les immortels se remémoraient la jeunesse du nouveau père. Quelle impression il m’a faite cette nuit là… Épuisé et rayonnant, calme un instant, virevoltant le suivant, il semblait être partout à la fois et son rire remplissait l’atmosphère comme la musique même du bonheur. Jamais je ne l’ai vu plus heureux que lorsqu’il s’est présenté devant son Sire, son bébé aux yeux entrouverts soigneusement installé contre sa poitrine. « Mon Prince, je vous présente mon fils. » Ils l’avaient mérité ce bonheur, un enfant de deux natures, aucun n’était jamais né vivant. Que d’inquiétudes ils ont ressentis, quelle force il a fallu à la douce Charlotte pour résister à son épuisante grossesse, quelle attention de la part de tous pour la préserver, la ménager, prendre un petit peu part à la lutte qu’elle menait… Mais ils y avaient cru, envers et contre tout, et cette nuit leur donnait raison. L’enfant était né, sa mère était vivante et le monde leur appartenait.

S’il avait su ce que ce monde leur réservait, aurait-il été aussi heureux… Je le pense oui, il n’a jamais été de ceux qui se résignent et souvent le monde lui a donné raison. Hélas les blessures qu’il inflige n’en sont que plus cruelles.

Mais nous n’en sommes pas encore là. Pour le moment, appuyé contre l’épaule de son Sire il rit et commente les anecdotes qui s’échangent. Il n’est pas fier de toutes, il y a longtemps qu’il a apprit le respect dû à ses aînés mais ce ne fut pas pour autant toujours une évidence, cependant il sourit de la plupart. L’enfant farceur est devenu un adulte à peine plus calme et aucun de ceux qui l’entourent ne voudrait qu’il en soit autrement. Pas même Sigmar que le petit esclave fit tourner tellement en bourrique qu’il l’échangea mais qui le couve ce soir d’un regard attendri lorsque Mikhaïl ne le regarde pas.
Il faut dire qu’il revient de loin leur jeune frère. Ils ont longtemps craint pour sa vie après cette terrible nuit où le fanatisme des humains leur fit mettre le feu au château où le clan ignorant de la menace était réuni. Les humains ont la mémoire courte, ceux là avaient oublié que la sécurité de leurs terres c’est à leur Seigneur qu’il la devait. C’est sa puissance et sa réputation qui tenaient les envahisseurs éloignés de leur contrée. Ils ont préféré écouter les intrigants qui voulaient sa perte et la violence s’est déchaînée. Cette nuit là le Prince, le coeur brisé, dut laisser derrière lui les corps de deux des siens tombés sous la cruauté des hommes pour sauver ceux qui pouvaient encore l’être et parmi eux son benjamin, Mikhaïl, Refr comme il s’appelait alors, pas encore âgé d’un siècle. De tous il fut le plus sévèrement blessé, pris entre le feu et les armes il s’est débattu comme un beau diable mais sans l’intervention de son Sire jamais il n’aurait pu échapper à la double menace que représentaient ses assaillants d’un côté et l’incendie de l’autre. Eirik l’en sortit, plus mort que vif, et tous crurent qu’ils devraient dire adieu à un autre des leurs. A leur grand soulagement ce ne fut pas le cas. Plus résistant qu’il n’y paraissait le jeune vampire se battit contre cette mort qui voulait l’emporter, puis contre la faiblesse de son propre corps. Et au terme d’un long mois de souffrances et de soins il refit enfin ses premiers pas avec eux. Le chemin vers la guérison était encore long, ces premiers pas hésitants le laissèrent si épuisé que son Sire du le porter pour le remettre au lit, mais il les avait fait.
Cette nuit là, pour la première fois depuis l’Exil, on vit le Prince sourire et son Premier Infant s’accorda plus de deux heures de sommeil dans le lit voisin de celui du convalescent. C’était un miracle, et une renaissance, et à jamais elle scella les liens du Clan Originel qui s’était tant battu pour le sauver.
Et aujourd’hui voilà qu’il devenait le premier d’entre eux à devenir père. Quelle conclusion parfaite ça aurait pu faire.

Mais sa vie est loin d’être finie, l’immortalité lui promet de longs siècles encore et autant de bonheur.
Un nouvel enfant d’abord. A l’aube de l’hiver 544 dans le village déserté que le clan avait choisi comme refuge pour la mauvaise saison, les sens hors du commun du Prince l’ont mené à une découverte pour le moins surprenante. Un bébé, seul et en larmes dans une maison vide. Sa présence n’avait aucun sens pourtant l’enfant était bien là, il ne pouvait être ignoré, et deux jours plus tard ils durent se rendre à l’évidence, personne ne viendrait le chercher. Bien sûr ils auraient pu le déposer chez les humains les plus proches mais à peine l’idée avait-elle traversé l’esprit du Prince que son regard s’était posé sur son Infant préféré. A l’instant où Mikhaïl avait vu la petite fille il se l’était appropriée et le voir penché sur le berceau improvisé, son fils devenu depuis longtemps adulte à ses côtés, l’avait fait céder.
_Tu veux la garder ?
_Oui mon Prince.
Et aussi simplement que cela l’enfant trouvée était devenue Hela, sœur très chérie de Jan et deuxième enfant de Mikhaïl.
Séparé de Charlotte depuis la fin du Ier siècle c’est seul que ce dernier s’était lancé à nouveau dans l’éducation d’un enfant, avec enthousiasme et le soutien affectueux et silencieux du reste de son clan et particulièrement de son Sire qu’il n’était pas rare de surprendre avec la petite fille sur les genoux ou dans les bras. Ce ne fut pas facile tous les jours, une petite fille humaine n’est pas un petit garçon immortel, le clan était plus nombreux et demandait plus d’attention et d’implication, néanmoins dix neuf ans plus tard c’est un père rayonnant qui recevait sa fille nouvellement transformée des mains du Prince. Enfin sa princesse les rejoignait dans l’immortalité, il pouvait cesser de craindre pour sa vie et leur avenir. Cette nuit là son clan et ses enfants à ses côtés, le monde était à ses pieds. Il le sera longtemps.

Les siècles suivants furent doux avec lui autant qu’avec le reste des siens. Le clan gagna en nombre, en force et en puissance, puis certains voulurent voir le monde et se détachèrent tout en restant sous l’affectueuse autorité du Prince. Jan fut de ceux là, à plus d’un millénaire il voulut lui aussi partir découvrir de nouveaux horizons et incapable de lui refuser quoi que ce soit son père accorda sa bénédiction.

Les humains écrivaient leur histoire et les vampires s’y mêlèrent, ils n’étaient plus simplement un clan, ils étaient une race et sa puissance montante ne pouvait plus être ignorée. Seulement plus ils étaient nombreux plus ils devenaient visibles et la peur retrouva le chemin du coeur des hommes. Les vieilles légendes se murmurèrent à nouveau, d’autres apparurent et les créatures nées de la magie des temps anciens furent diabolisées.

C’est par une aube froide de 1344 que cette peur fit basculer une fois de plus l’existence du plus heureux des Infants du Prince. Elle se matérialisa d’abord par le fracas d’un cheval lancé à toute allure, puis par son image et celle de son cavalier, un adolescent, presque encore un enfant, sale et épuisé. Roderick, c’est ainsi qu’il s’appelait, fut la première et unique pensée dont Mikhaïl eut le temps avant que le petit ne se précipite vers lui et cette hâte terrifiée de la part de l’écuyer de son fils fit naître dans son esprit une terrible crainte. Il n’eut pas le temps de l’exprimer cependant qu’une lettre glissée dans sa main la renforçait. Sur quelques lignes brèves l’écriture nerveuse de Jan demandait à son père d’avancer son arrivée. L’ambiance de leur village s’était dégradée ces dernières semaines et son esprit n’était pas tranquille mais son épouse sur le point d’accoucher ne pouvait voyager. Ce n’était sans doute que des craintes sans fondement mais il se sentirait plus serein pour l’arrivée de l’enfant avec sa famille à ses côtés.
Si peu de mots comme prémisses du plus douloureux séisme de son existence… Ses envies d’horizons satisfaits et amoureux d’une adorable jeune fille Jan avait élu domicile à  deux jours de cheval de son père. Ce dernier avait fait la moue, mais il s’agissait du village natal de sa nouvelle belle-fille et deux jours ce n’est pas grand-chose quand on a l’éternité devant soi. Comme il l’a regretté…  
De ces deux jours le souvenir demeure flou. Parti à peine sa lecture finie, sans même prendre le temps de prévenir son Sire, il sait qu’il a chevauché aussi rapidement qu’il l’a pu en octroyant à sa monture que le minimum nécessaire de repos mais les détails se sont effacés de sa mémoire.
Ce qu’il a trouvé là-bas en revanche… Aujourd’hui encore l’odeur lui revient parfois dans ses cauchemars, les nuits où ce n’est pas l’épuisement qui l’endort. Il l’a senti à des kilomètres de distance et pour la première fois il a maudit la finesse de ses sens. Pourtant jusqu’au dernier instant il y a cru. Il a voulu y croire et garder espoir. Il allait trouver son fils auprès de sa femme et Jan rirait de l’inquiétude de son père. Une partie du clan les rejoindrait ensuite et dans cette atmosphère détendue ils attendraient la venue au monde de l’enfant comme bien longtemps auparavant ils avaient attendu celle de Jan. Oui il a vraiment voulu y croire mais à la sortie de la forêt la réalité a repris ses droits. La maison, la grange, l’écurie… Tout était en cendres. Il était arrivé trop tard.
Longtemps il a fouillé les décombres encore tièdes à la recherches de survivants mais il n’a pu qu’aligner des corps et à chacun d’eux la fureur et la violence ont enflés dans ses veines. Marie d’abord, si jeune et si courageuse pourtant, recroquevillée près d’une grande table en pierre, puis trois corps plus petits massés dessous, ses jeunes frères certainement et la petite servante qu’elle avait engagé pour l’aider. Elle avait tenté de les protéger comme elle l’avait pu quand leur propre race s’était retournée contre eux. Et Jan enfin, enseveli sous les restes de ce qui avait été la cuisine en cherchant une issue pour sauver les siens pris au piège de leur demeure. Le vampire avait vu les clous au milieu des cendres, senti jusqu’à en avoir la nausée l’odeur des huiles combustibles répandues sur les planches qui avait obstrué portes et fenêtres. Il savait ce qui était arrivé.
Cette nuit-là la forêt toute entière se tut. Les animaux se terrèrent et même le vent sembla ne pas oser. Un prédateur rodait, ivre de douleur, de rage et de vengeance, aucune créature ne voulait se trouver sur son passage. Les humains avaient éveillés eux-même le monstre qu’ils voulaient détruire, ils allaient devoir en payer le prix.
Dans cette aube grise et froide, encore lourde des odeurs de la mort, il fallut les puissances combinées d’Eirik et de Sigmar pour sauver la vie des innocents. Et lorsqu’au milieu des ruines le désespoir prit le dessus, seules les larmes horrifiées d’Hela sauvèrent celle de son père.
Ils ne s’attardèrent guère après cela. Les défunts ensevelis et honorés le clan quitta la contrée à la recherche une fois encore d’une terre plus accueillante et où les souvenirs se feraient moins vivaces.
Ce fut long. Une fois de plus les Premiers vampires craignirent pour la vie et l’esprit du plus jeune d’entre eux. Pour ceux qui n’avaient pas connu l’Exil le voir ainsi fut un choc terrible, l’homme sombre et mutique n’avait plus rien à voir avec l’Infant malicieux sous l’aile duquel les plus jeunes aimaient se réfugier. Pour tous l’épreuve fut douloureuse. Mais une fois encore il se battit pour y survivre. Parce qu’il avait encore une fille et des responsabilités. Parce que son Sire avait besoin de lui autant que des autres.

La mort de Jan fut parmi les premières, mais elle ne resta pas longtemps un acte isolé. Les attaques continuèrent, ponctuellement et contre des immortels isolés d’abord, puis plus fréquentes et organisées, balayant parfois de petits clans. Les immortels s’organisèrent, se regroupèrent, le Prince rappela nombre des siens auprès de lui, mais le monde était si vaste et eux tellement nombreux... Comment protéger une race entière ? Et un jour une rumeur leur parvint, une meute entière de lycans avait été exterminée. Cinquante trois hommes, femmes et enfants, éliminés en une seule nuit. Presque autant de morts parmi les agresseurs. Ce n’était plus des évènements ponctuels, les humains étaient déterminés à éliminer toutes les autres races, quitte à sacrifier des milliers des leurs par la même occasion. Une telle guerre ne pouvait être gagnée, elle ne pouvait même pas être menée. Alors au printemps 1410, dans le plus grand secret, le Clan Originel prit la route pour se porter à la rencontre du Roi des lycans. Eirik et Noah se connaissaient, ils se respectaient, mais jamais encore les deux races n’avaient tenté de faire plus que se tolérer et il fallait mettre à plat un millénaire de différents...
Des semaines de tractations qui s’ensuivirent Mikhaïl ne parla jamais. Chaque jour il assista son Sire, dormant à peine et mangeant seulement lorsque quelqu’un l’y obligeait. Il y investit toute son énergie, toute son attention, avec autant de ténacité que de dévouement, et lorsque enfin les traités furent signés il était devenu l’Ambassadeur. Le premier nommé. Le premier choisi. Le Prince n’a même pas hésité une seconde, et lui n’a pas eu plus d’hésitation, c’était une évidence. Pour que plus jamais il n’y ait d’autres Jan.
Chacun reçut un territoire et la vie prit un cours nouveau pour tous.

Septembre 1715, la France enterre le Roi-Soleil. Versailles pleure et de Paris où il s’est fixé Mikhaïl observe la situation avec préoccupation. Un règne de soixante douze ans prend fin, toute une époque, et l’histoire lui a appris que les humains gèrent mal les changement de régime. Moins de trente ans plus tôt une révolution a secoué le nord de son territoire, il a eu fort à faire pour protéger tous ses immortels et il craint à présent de voir les évènements se répéter…
Cependant alors que s’installe le siècle des Lumières, c’est le monde de la nuit qui s’agite. Ce ne furent que des rumeurs d’abord. Paris est une ville dangereuse pourtant elle ne semblait jamais l’avoir été autant. Les humains se méfiaient, les corps s’entassaient, sans raison apparente. Personne ne savait ce qu’il se passait mais tous se faisaient nerveux. Et puis les choses se précisèrent, on aperçut des silhouettes, des formes dans la nuit fortes comme dix hommes et capables de voler autant que de disparaître en fumée, des démons… Il n’en fallut pas autant pour attirer l’attention de l’Ambassadeur qui diligenta plusieurs enquêtes, en vain. Le mystérieux responsable restait insaisissable… Il en existait un pourtant, de cela Mikhaïl était certain. Quelqu’un dans sa ville flirtait dangereusement avec les limites.
Un mois plus tard elles étaient franchies, le corps d’un vampire gisait parmi ceux de trois humains au bord de la Seine et il prit en personne la direction des opérations, bien décidé à neutraliser la menace. Il ne mit guère de temps à l’identifier après ça, quelques semaines à quadriller la ville pour attraper une ombre qui ne cessait de leur échapper, et bien vite une évidence. Pour lui échapper, à lui, pas à ses gens, il faut savoir exactement où il le cherche. Les possibilités en partant de là étaient bien peu nombreuses et aucune ne lui plut. Hélas il avait raison et la surprise n’en était pas une lorsque trois nuits plus tard il mit enfin la main sur son coupable. Presque quatre siècles, blond, des manières douces et un sourire avenant, Lane était jusque là le vampire parfait. Il est aussi l’un de ses Infants.
_Pour avoir consciemment et délibérément contrevenu à nos Lois, avoir causé la mort d’un vampire et mis en danger le secret de notre existence, tu seras exécuté.
Trois jours plus tard, devant le Prince, trois de ses frères aînés et l’intégralité de son clan, la sentence était tombée. La justice des vampires ne se fait jamais attendre, elle ne pardonne pas non plus la trahison, Lane reçut la mort des mains même qui lui offrirent l’immortalité. C’était son rôle, son devoir et sa responsabilité. Sa douleur aussi.

J’étais présente ce jour là pour voir son visage de marbre et entendre sa voix plus froide que la glace, et pourtant à chaque mot je pouvais sentir son cœur se briser aussi sûrement que si c’était le mien. Je le voyais dans son regard si clair. Encore un. Encore un échec. Encore une perte. Encore un morceau de son cœur qui disparaît à jamais. Aucune larme n’a coulé lors des ces funestes journées, ni jamais par la suite. Aucun rire non plus pendant de longues années.

De ce siècle maudit qui marquera l’Histoire il garde de trop nombreux souvenirs, plus douloureux les uns que les autres. Néanmoins il en est un qui rattrape toutes les douleurs de cette période. 1765. Une année lumineuse au milieu des ombres et des tourments. Il ne l’aurait jamais pensé pourtant le jour où un lycan très poli se présente à l’Ambassade pour solliciter un entretien. Il le connaît de vue, il entretient des rapports distants avec la meute de la ville mais tous savent être courtois, et l’histoire qu’il lui raconte l’intrigue. Une bête monstrueuse attaquerait des gens dans le Gévaudan, non par faim mais pour la chasse en elle-même, par goût du sang… Il a déjà entendu ces rumeurs qui font bruisser les journaux en mal de nouvelles mais n’y avait guère prêté attention jusque là. Quand elles ne sont pas de simples inventions les bêtes mangeuses d’hommes sont plus souvent l’affaire des lycans. Les vampires tuent des humains, mais ils ne les mangent pas. Cependant celui-là est venu lui demander son aide et cela seul suffit à éveiller sa curiosité. Il le fait si bien que le lendemain c’est l’Ambassadeur, accompagné certes mais en personne, qui prend la route pour rejoindre les lycans parisiens. Il connaît et respecte deux de ceux qui l’attendent mais le jeune géant roux qui les accompagne lui est inconnu lui.
_Votre garde est légèrement trop haute Maël, vous laissez une ouverture pour un adversaire plus petit que vous.
Des semaines déjà que les vampires sont sur place, que malgré les jours et les nuits à parcourir la forêt ils ne trouvent rien, Mikhaïl bouillonne de frustration et d’énergie. Les lycans ont raison il le sent, quelque chose dans cette histoire est l’œuvre d’une créature bien plus dangereuse qu’un loup. Ils sont concernés, et ils trouveront. En attendant il dépense son énergie en servant d’adversaire au jeune lycan qu’il apprécie de plus en plus. Il se détend à sa façon et ceux des siens qui l’ont accompagnés se réjouissent de voir que les relations entre les deux races se réchauffent. Bien sûr certains regards sont méfiants. La meute locale se tient à l’écart du petit groupe d’immortels, on éloigne les enfants d’eux, mais il ne peut pas les blâmer. La plupart n’ont jamais rencontré d’immortels et il sait les rumeurs qui courent sur son compte. Il en joue aussi, que sa réputation impressionne assez pour étouffer dans l’œuf les velléités de désobéissance grave est la meilleure protection des siens, cependant il aimerait vraiment que tous cessent de trembler de sa simple présence.
Bien sûr il ne pouvait se douter de la véritable raison de toute cette crainte. Il est un vampire, on craint sa puissance, mais les lycans ne redoutent pas son autorité ou ne le devraient pas. Dans les premiers temps il a mis leur nervosité sur le compte de l’ambiance et des pertes qu’ils ont subi. Ensuite il a aperçu lui-même une ombre, très loin dans la forêt, trop pour qu’il la rattrape mais assez pour qu’il sache, sans aucune possibilité de doute, qu’ils n’étaient pas les seuls immortels de la zone. Ça aurait pu être une coïncidence naturellement, un vampire solitaire et suffisamment ermite pour ignorer sa présence, mais son instinct lui dit que ce n’est pas le cas. L’autre se fait trop délibérément invisible. Il aurait dû savoir que personne ne peut l’être assez une fois dans la ligne de mire d’un Ambassadeur mais, arrogance ou folie, il le crut pourtant et tomba droit dans ses bras.
Tout aurait du se terminer ainsi, Mikhaïl exerçait sa loi, les humains continuaient pendant un moment de traquer une chimère et tout rentrait dans l’ordre. Ça aurait été trop simple.
Ils n’étaient pas rentrés depuis une heure avec leur prisonnier quand la rumeur leur était parvenue. La Bête avait encore attaqué, elle avait fait des victimes, mais cette fois elle avait été blessée. Et pourtant, malgré deux jours et deux nuits de traque, elle leur échappa aussi. Mais échapper à des humains est une chose, échapper à des guerriers aguerris en est une autre et lorsque à l’aube du troisième jour de traque la piste s’évanouit si complètement que même les lycans ne purent la retrouver la conclusion fut sans appel. Cette créature savait qui la traquait. Et en croisant le regard du plus âgé des lycans Mikhaïl sut que ses doutes étaient partagés. Il leur restait à les confirmer. Contre toutes attentes c’est un lycan qui leur donna le premier indice solide.  Valentin, sept ans, une bouille d’ange, de grands yeux humides et une telle peur des loups que c’est caché au milieu de leurs chevaux que les vampires le trouvèrent et que dès l’instant où Mikhaïl le prit dans ses bras l’enfant refusa de le lâcher. Il pleura la première fois que quelqu’un essaya, plus personne ne s’y risqua ensuite. Personne n’en eut besoin non plus.
La suite… Mikhaïl aurait aimé qu’elle soit une surprise, au moins en partie, malheureusement c’est une histoire qu’ils ont tous entendu au moins une fois. La mort injuste d’une enfant. La douleur. La folie. Et la vengeance, brutale et aveugle.
Le reste n’est pas de son ressort, c’est aux lycans d’appliquer leurs règles mais l’issue est évidente, la meute est allée trop loin, les actes qui ont été commis sont inexcusables. En revanche un lycan est de son ressort, le petit Valentin qui refuse de quitter son ombre et finit régulièrement perché sur ses épaules. Il est prêt à faire intervenir le Prince et le Roi pour le garder à ses côtés si Victor, l’Alpha parisien, le réclame. Ce dernier ne le fait pas, tout à fait satisfait de laisser la responsabilité d’un enfant possiblement traumatisé à un autre. Et voilà que plus mille deux cents ans après la dernière fois il est père à nouveau.
La lumière que cet enfant a mis dans ses yeux il y avait des décennies que les siens ne l’y avaient vu. C’est le même bonheur que les premières fois, le même émerveillement face à ce petit être qui grandit, le même amour sans limite. Il est père encore, et une fois de plus l’expérience est entièrement nouvelle. Élever un lycan est très différent d’en côtoyer et il y eut autant de rire que de larmes mais secondé de sa fille et de leur clan il y arriva et y trouva le même bonheur qu’avec ses aînés.  

La suite appartient à l’Histoire. La grande et la petite se confondent souvent lorsqu’il est question d’immortels, encore plus quand ils occupent son rang. Le pressentiment qui le dérangeait à la naissance du siècle finit par trouver sa cause lorsqu’une autre révolution éclata, lui donnant beaucoup à faire pour que les siens ne se retrouvent pas balayés par la tempête qui s’était abattue sur le pays. Elle n’était pas la première elle fut loin d’être la dernière et immuablement il y fit face, avec toujours la protection de sa race pour unique objectif.

Je suis une vieille dame maintenant, il y a longtemps qu’il ne me sort plus que pour le plaisir, mais ne vous fiez pas à mon air inoffensif. Sous le cuir mon acier brille comme au premier jour et il n’hésitera pas une seconde à me réveiller pour protéger les siens. Alors réfléchissez-y à deux fois…



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Dernière édition par Mikhaïl Sekniev le Mar 8 Fév - 20:49, édité 1 fois
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